Lors de ma visite la semaine dernière au Louvre Lens où j'ai eu l'agréable surprise d'y voir une table florentine en pietra dura, je vous avais promis une explication sur cet art, l'un des plus beaux et raffinés, unique au monde.
Si vous allez à Florence, surtout ne passez pas à côté de cette merveille.
La pierre dure
De nos jours, presque tombé dans l’oubli, l’art de tailler la pierre est cependant et de loin l’un des arts les plus beaux et surtout le plus difficile.
Cet art est plus connu sous le nom de Pietra Dura (au pluriel Pietre-Dure).
La technique des pierres dures fut mise au point à Florence, dans les ateliers à la cour des Médicis, à la fin du 16eme siècle.
Elle fût employée pour décorer la Chapelle des Princes (Cappella dei Principi), commencée sous Cosme Ier en 1601 pour abriter les sarcophages de 6 Grands Ducs.
Sa coupole monumentale repose sur un octogone dont les murs sont entièrement recouverts d’un décor en pietra dura.
Dans le nouvelle Sacristie se trouve le mausolée en marbre blanc sculpté par Michel-Ange destiné à recevoir les sépultures de Laurent le Magnifique et son frère Julien.
Le regroupement des meilleurs artistes et le développement des outils contribuèrent ainsi à la création de magnifiques œuvres d’art que l’on peut encore admirer aujourd’hui dans « l’ Opificio e Museo delle Pietre dure » à Florence.
L'Office de la Pierre dure, qui se situe Via Alfani, à Florence, est l'ancienne manufacture de la « mosaïque florentine » datant de la Renaissance et qui est devenu un institut de recherche scientifique et de restauration d'œuvres d'art réputé, un des plus importants au monde. Il comprend un espace muséal sur les activités initiales de marqueterie de pierres dures : le Musée de la Manufacture de pierres dures de Florence.
Peu de monde dans ce musée et son atelier de restauration où l'on peut se balader tranquillement, prendre des photos car les visiteurs passent à côté de cet art unique, préférant les lieux incontournables des touristes.
http://www.opificiodellepietredure.it/
Il n’y a que très peu d’artistes qui maîtrisent la technique très élaborée des incrustations en pierre dure.
Les différentes couleurs des veines des pierres fines et des plaquettes de marbre sont judicieusement choisies pour reproduire la structure naturelle des feuilles et des fleurs.
Les fleurs rouges en cornaline, les fleurs rose en agate orangée, les bleues en lapis-lazuli. Les branches et les tiges en jaspes léopard, les fruits en agate striée ou en chrysoprase, les feuilles vertes en malachite ou en marbre veiné.
On utilise très souvent plus de 80 petites plaquettes pour réaliser une seule fleur.
Contrairement à la mosaïque traditionnelle, qui utilise des petits morceaux (appelés tesselles), la marqueterie de pierre dure (ou « mosaïque florentine ») emploie des pièces plus grandes et choisies pour leur forme, leur couleur, leur opacité, leur brillant et les nuances de leur veinure pour créer le dessin final.
Si tout au début on utilisait les galets de l’Arno, avec le temps, on les remplaça par des pierres fines telles que le lapis-lazuli, la malachite et différentes sortes de jaspes et d’agate. De même on développa l’emploi des marbres de couleur et des matériaux organiques, comme le corail et la nacre.
Différentes techniques de travail se sont développées au cours du temps.
La technique « comessi di pietre dure »consiste à découper les éléments d’un tableau dans des pierres de différentes couleurs et de les assembler ensuite en les fixant en contre parement sur un support de marbre.
La technique « Intarsia di pietre dure » consiste elle, à ajuster les différents éléments découpés, (représentant des feuilles ou des fleurs par exemple) dans les cavités correspondantes qui ont été préalablement évidées dans une plaque de marbre. C’est la technique de l’incrustation.
Cette technique particulièrement élaborée, permet de réaliser des tableaux magnifiques.
L’assemblage des différentes pièces est similaire à celui fait en marqueterie, la seule différence étant l’emploi de pierres à la place du bois.
Les nuances des couleurs et des veines des différentes pierres, sont choisies avec beaucoup d’attention pour obtenir des effets particuliers et copier ainsi au plus juste l’original .Cela permet d’obtenir souvent une œuvre à trois dimensions.
L’art de la pierre dure s’est maintenu à Florence depuis plus de 400 ans.
Si vous allez à Florence, surtout ne passez pas à côté de cette merveille.
La pierre dure
De nos jours, presque tombé dans l’oubli, l’art de tailler la pierre est cependant et de loin l’un des arts les plus beaux et surtout le plus difficile.
Cet art est plus connu sous le nom de Pietra Dura (au pluriel Pietre-Dure).
La technique des pierres dures fut mise au point à Florence, dans les ateliers à la cour des Médicis, à la fin du 16eme siècle.
Elle fût employée pour décorer la Chapelle des Princes (Cappella dei Principi), commencée sous Cosme Ier en 1601 pour abriter les sarcophages de 6 Grands Ducs.
Sa coupole monumentale repose sur un octogone dont les murs sont entièrement recouverts d’un décor en pietra dura.
Dans le nouvelle Sacristie se trouve le mausolée en marbre blanc sculpté par Michel-Ange destiné à recevoir les sépultures de Laurent le Magnifique et son frère Julien.
Le regroupement des meilleurs artistes et le développement des outils contribuèrent ainsi à la création de magnifiques œuvres d’art que l’on peut encore admirer aujourd’hui dans « l’ Opificio e Museo delle Pietre dure » à Florence.
L'Office de la Pierre dure, qui se situe Via Alfani, à Florence, est l'ancienne manufacture de la « mosaïque florentine » datant de la Renaissance et qui est devenu un institut de recherche scientifique et de restauration d'œuvres d'art réputé, un des plus importants au monde. Il comprend un espace muséal sur les activités initiales de marqueterie de pierres dures : le Musée de la Manufacture de pierres dures de Florence.
Peu de monde dans ce musée et son atelier de restauration où l'on peut se balader tranquillement, prendre des photos car les visiteurs passent à côté de cet art unique, préférant les lieux incontournables des touristes.
http://www.opificiodellepietredure.it/
Il n’y a que très peu d’artistes qui maîtrisent la technique très élaborée des incrustations en pierre dure.
Les différentes couleurs des veines des pierres fines et des plaquettes de marbre sont judicieusement choisies pour reproduire la structure naturelle des feuilles et des fleurs.
Les fleurs rouges en cornaline, les fleurs rose en agate orangée, les bleues en lapis-lazuli. Les branches et les tiges en jaspes léopard, les fruits en agate striée ou en chrysoprase, les feuilles vertes en malachite ou en marbre veiné.
On utilise très souvent plus de 80 petites plaquettes pour réaliser une seule fleur.
Le marbre noir vient de Belgique.
Contrairement à la mosaïque traditionnelle, qui utilise des petits morceaux (appelés tesselles), la marqueterie de pierre dure (ou « mosaïque florentine ») emploie des pièces plus grandes et choisies pour leur forme, leur couleur, leur opacité, leur brillant et les nuances de leur veinure pour créer le dessin final.
Si tout au début on utilisait les galets de l’Arno, avec le temps, on les remplaça par des pierres fines telles que le lapis-lazuli, la malachite et différentes sortes de jaspes et d’agate. De même on développa l’emploi des marbres de couleur et des matériaux organiques, comme le corail et la nacre.
Différentes techniques de travail se sont développées au cours du temps.
La technique « comessi di pietre dure »consiste à découper les éléments d’un tableau dans des pierres de différentes couleurs et de les assembler ensuite en les fixant en contre parement sur un support de marbre.
La technique « Intarsia di pietre dure » consiste elle, à ajuster les différents éléments découpés, (représentant des feuilles ou des fleurs par exemple) dans les cavités correspondantes qui ont été préalablement évidées dans une plaque de marbre. C’est la technique de l’incrustation.
Cette technique particulièrement élaborée, permet de réaliser des tableaux magnifiques.
L’assemblage des différentes pièces est similaire à celui fait en marqueterie, la seule différence étant l’emploi de pierres à la place du bois.
Les nuances des couleurs et des veines des différentes pierres, sont choisies avec beaucoup d’attention pour obtenir des effets particuliers et copier ainsi au plus juste l’original .Cela permet d’obtenir souvent une œuvre à trois dimensions.
L’art de la pierre dure s’est maintenu à Florence depuis plus de 400 ans.
Un très joli et fascinant reportage... Je suis subjuguée par le souci du détail et le résultat...
RépondreSupprimerMAGNIFIQUE...
Gros bisous
magnifique post, très intéressant ! l'art dans sa splendeur absolue !
RépondreSupprimerbon vent à ton livre christiana !
joli weekend à toi
J'ai adoré cet article . Je suis allée 2 fois à Florence et je n'ai pas visité ce musée ! Je vais être OBLIGEE d'y retourner! J'ai vu ton émission télé .Je vais acheter ton livre, je pense que tu as mis beaucoup de toi dedans.
RépondreSupprimerBises amicales
Tout simplement magnifique ! heureusement qu'il y a encore des gens passionnés qui transmettent leur savoir faire, ce serait dommage qu'une telle technique tombe dans l'oubli, merci à toi Christiana de nous la faire partager ! bon dimanche doux et ensoleillé en Belgique peut-être !
RépondreSupprimerMerci à tous.
RépondreSupprimerEdith, si tu es OBLIGEE de retourner à Florence, tu pourras aussi visiter le corridor Vasari (dont je parle dans mon roman). Je n'ai jamais eu la chance de le voir car il n'était pas visitable mais il sera ouvert au public cette année 2013. Je vais être OBLIGEE moi aussi d'y retourner! :-)
L'aspect inoubliable du résulat de ce travail de la "pietra dura" me laisse sans voix : un vitrail à l'aspect changeant, aux nuances infinies... On pense aussi au premier"technicolor" des longs métrages de Disney... Vivent les Florentins !!! Et voilà un art qui dure depuis 4 siècles... Nous présenteras-tu un jour ta sélection des tableaux "italiens" de Corot ? Bises & Amitié à toi ! Avec mon admiration, chère historienne de l'Art VIVANT !!!
RépondreSupprimerComme c'est beau et délicat !!! Les couleurs sont extraordinaires ! Merci pour ce post instructif et magnifique !
RépondreSupprimerIl faut que je retourne à Florence, je n'ai pas vu ou je ne me souviens plus de ces merveilles, pourtant...
Belle soirée !
Eblouissante leçon, Christiana, sur un sujet que je ne connaissais absolument pas.
RépondreSupprimerUn jour pendant lequel je n'apprends rien de neuf me semble inutile : votre présente intervention inaugurant la semaine de rentrée après ce congé de Printemps d'une "gristesse" parfois abyssale me donne, non seulement furieusement envie de m'offrir un séjour à Florence mais en outre, me ravit puisque je sais ce matin que je suis un peu moins ignorant qu'hier !
Merci d'avoir consacré votre temps de créatrice à m'enseigner parcelles de vos connaissances ...
Merci, c'est un plaisir pour moi de parler d'un art qui mériterait d'être mieux connu.
RépondreSupprimerJ'avais omis de dire que le mausolée de Laurent le magnifique et son frère Julien est de Michel-Ange!
Les Florentins ont sûrement copié sur le premier"technicolor" de Disney :-)
Bonjour Christiana.
RépondreSupprimerEt bien avec toi on ne s'ennuie pas... Ces photos sont sublimes.
Tu as tous les dons même celui de nous promener à travers le plus beau.
Merci et mes bisous.
Sur tes recommandations j'y suis allée en 2012 et je n'ai pas regretté. Quelle merveille! Quand on pense que pour chaque pétale de fleur il faut trouver la pierre qui a la bonne forme, la bonne couleur avec l'ombre juste ou il faut, c'est de la folie! Et les ombres portées sous les fleurs font qu'on les croirait posées sur la table. Les photos ne peuvent pas rendre la réalité, la luminosité, il faut y aller.
RépondreSupprimerbonjour christiana moreau j aimerai avoir les adresse a florence pour la pierre dure pour visite et si il y a des stage de pierre dure merci cordialement
RépondreSupprimerLe musée et l'école sont dans le même bâtiment.
RépondreSupprimerDans le musée, à l'étage, on peut voir la façon de procéder ainsi que tous les outils et toutes les pierres utilisées.
Opificio e Museo delle Pietre dure:
Via degli Alfani, 78 Firenze
Site (seulement en italien)
http://www.opificiodellepietredure.it/
Il y a une école de haute formation et de restauration mais je ne sais pas s'il y a des stages... (à mon avis, il faut des années de formation pour arriver à un résultat satisfaisant, cela ne peut pas s'apprendre en un stage)
Néanmoins, tu pourrais demander des renseignements au secrétariat:
Secrétariat de l'école de haute formation:
Patrizia Fibbi, Giuseppina Lizzadro, Giuliana Innocenti
Pour expertiser une piece pietra dura, a qui s'adresser?
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