lundi 20 mai 2013

Ma dernière expo... Artiste en crise.



Réflexions sur l’artiste dans la crise


Les temps sont durs…

A Liège, de nombreuses galeries ont fermé.
Certaines s’essayent à de nouveaux projets qui, malheureusement ne durent jamais très longtemps face au prix de l’électricité et des loyers de plus en plus chers.
Avec la crise, l’art est devenu un marché économique, un placement, une spéculation. Il a été assimilé à un objet de consommation, d’investissement, de calcul, de supputation, de traficotage, de surenchère et de snobisme. Il n’a plus grand-chose à voir avec la création, l’expression d’une émotion, le coup de cœur de l’acheteur…
Il y a toujours des artistes qui créent avec passion, dans la souffrance comme dans la joie mais ils rencontrent de plus en plus d’obstacles.
La société dans laquelle nous vivons est devenue une société de l’image qui nous en abreuve du matin au soir. Photos, reproductions de peintures imprimées en relief sur toiles à prix dérisoires dans les chaînes de magasins de décoration bon marché pour des cohortes de consommateurs qui aiment renouveler leur déco tous les trois ans, d’après les statistiques.
Pour l’artiste, il devient exténuant d’essayer de montrer son travail, de durer, résister.
On dit de l'art qu'il ne sert à rien et qu'il ne permet pas de vivre.
L'art ne devrait pas se vendre comme une marchandise car il s’adresse à la sensibilité, à l’émotion.
Après plus de 35 ans de peinture et d’expositions, comme beaucoup d’autres artistes qui se posent les mêmes questions, je suis lasse de me battre sans cesse contre des difficultés croissantes qui me prennent toute mon énergie. Cette énergie qui devrait être exclusivement consacrée à la création s’étiole dans des recherches de stratégies afin de convaincre galeries, centres culturels et public que la peinture et la sculpture ne sont pas des futilités.
Je comprends les visiteurs qui, pris à la gorge par la crise, se concentrent sur leurs prêts à rembourser, la cuve de mazout à remplir, ou l’électricité à payer.
Pourtant, les participations n’ont jamais été aussi nombreuses dans les ateliers créatifs. Cela révèle un besoin d’évasion, un désir d’autre chose.
La culture est la représentation d’une région, d’une communauté ou d’un pays. La perdre du vue, l’oublier, ne pas lui donner sa chance de survivre, c’est perdre notre mémoire, nos racines.

Par cette dernière exposition, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont suivie depuis le début, qui ont cru en moi, qui ont aimé mon travail. Je voulais aussi rencontrer ceux qui n’ont encore jamais vu «en vrai » ce que je réalise. Tous les gens qui visitent régulièrement mon site internet, mon « Journal d’atelier », qui me laissent des messages, des commentaires, des impressions.

Je les invite à me rejoindre :

Galerie Art K ange, 4 rue Albert Bataille, 4053 Embourg
Du 25 mai au 9 juin 2013, mercredi, vendredi et samedi de 14h à 18h, dimanche de 11h à 14h et sur rendez-vous en téléphonant au O475/2O.33.54 – 04/384.60.12
Vernissage 25 mai de 15h à 18h


Si je réalise ici une dernière exposition personnelle, peinture et sculpture en terre cuite, ce n’est pas pour autant que je renonce à l’art, que je range définitivement pinceaux et mirettes. Un artiste n’arrête jamais de créer. C’est aussi vital que boire, manger et dormir.
Les temps sont durs, mais l’élan créateur et la flamme brûleront toujours dans les cœurs d’artistes.




20 commentaires:

  1. Ce constat sur l'art et son marchandising est réel mais il ne devrait pas étonner quelqu'un qui a fait ses armes dans la publicité.

    Le traitement de l'art et sa focalisation spéculative sont encore un exercice très occidental mais le monde tourne et le marché asiatique n'a pas ces considérations esthétiques ou ce respect de la propriété intellectuelle.
    Les artisans de ce côté sont en train de péricliter, pourquoi en serait il autrement pour des artistes contemporains qui s'investissent de moins en moins dans un message réactif et une critique du système.

    "J'aime beaucoup ce que vous faites" ..... en peinture!

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  2. je suis tout a fais d accord avec vous .aujourd’hui nous sommes envahi par la chine.maintenant on retrouve même des artisans vendre du mad in china sans dire au client que ce ne sont pas leurs œuvres.tous cela pour pouvoir vivre....

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  3. Je ne suis pas amère, je suis seulement fatiguée.

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  4. Bonjour Christiana
    Moi je dis que l'argent c'est ça le problème et il faut pouvoir assurer notre susbsistance !!
    Il est tristouille comme le temps et l'atmosphère économique en France ton message.Tout est fatiguant en ce moment,je travaille dans un ciné art et essai et les clients sont heureux de venir pécher un petit plus qui leur apporte un peu d'humanité et de poésie c'est ce qui fait défaut au monde sociale et économique de tous temps mais au boulot il faut vraiment y croire !!!!!
    Je vois que tu es autodidacte,tu as du batailler dur pour exposer et t'affirmer !
    En France tous le monde peint j'ai l'impression et une foison d'expos.
    Sans diplômes c'est encore plus dur,seul un style,une technique et une personnalité forte peuvent faire la différence.Personnellement j'ai repris des études de gestion au cas ou mais impossible de vivre sans l'art et mes bidouillages colorés.

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  5. bonjour christiana
    c'est sur que l'époque n'est pas simple .... une idée simple , recentre toi sur un domaine , là où tu te sens le mieux ....à mon humble avis , le dessin , et toute technique qui en découle .... sourire

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  6. Bernard Lougarrelundi, 20 mai, 2013

    Je trouve que c'est bien qu'on t'identifie comme artiste et que tu puisses exposer. C'est déjà une reconnaissance.

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  7. Comme je l'ai dit, je continuerai à créer, ce sont les expositions en galeries que je remets en question, et toutes les choses à faire qui n'ont rien à voir avec la création et qui pompent l'énergie.
    Je montrerai encore ce que je fais aux amis, sur mon blog, aux personnes qui suivent mon travail depuis toutes ces années et surtout, je travaillerai pour le plaisir, sans échéance d'exposition. Après tout, j'ai l'âge de la retraite.
    Et puis je dois m'occuper de la diffusion de mon roman. Cela va probablement durer jusqu'à la fin de l'année et qui sait, j'aurai peut-être envie d'en écrire un autre?

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  8. Je te souhaite bonne réussite pour la suite,
    c'est toujours une aventure de prendre un tournant,
    et il faut un courage certain.
    J' espère que tu ne trouvera pas les mêmes inconvénients
    en littérature....

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  9. Mais rien n'est figé;il reste encore la postérité qui a bien souvent sorti de l'anonymat,d'illustres talents .

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  10. Merci, tu es bien gentille mais la postérité... Je m'en fiche un peu...

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  11. Bonjour Christiana.
    Je réponds présente tout de suite et regrette déjà que ce soit une dernière même si je me range à ton avis!
    Le mot VALEUR a perdu sa valeur...
    A bientôt avec un énorme plaisir!
    Bisous.

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  12. sur ce coup là dominike , je te suis pas , la postérité , c'est bon pour les ayants droit et les spéculateurs .... perso , si il n'y avait pas de ventes , j’arrête de fondre ou je refonds les anciennes ...J'arrête de voyager , pour exposer .... et je donne un max de " cours" et j'ai même plus le temps de bosser ...... on n'a pas tous un statut d'artiste , et un boulot qui remplit le frigo .... et ca peut être dur par moment .... et en ce moment les acheteurs sont sur la réserve , ds toute l'europe ......

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  13. Ben ,je voulais être rassurant pour les artistes incompris dans leur époque !
    C'est le seul espoir quand rien ne vas plus :que l'art survive !
    Parce que ,dites moi ,à l'origine c'est quand même l'Art qui vous a fait choisir cette branche plus qu'aléatoire au point de vue revenus,(je parle bien sûr pour les gens qui n'ont pas d'autres revenus );
    Car si c'est pour l'argent,c'est comme le show-biz:beaucoup d'appelés mais peu d'élus

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  14. Car si c'est pour l'argent,c'est comme le show-biz:beaucoup d'appelés mais peu d'élus

    oui , mais c'est surtout valable pour l'art subventionné , ceux qu'on voit à la fiac ,les frac et autre lieu insalubre ..... mort de rire
    y a un tri sélectif ...... Ds le domaine du figuratif , les enchères ne s'envolent pas de manière exponentielle ni les carrieres , mais il y a encore des acheteurs , et des salons qui tiennent la route aux quatre coins de l'europe , mais faut dominer son sujet , avoir qq chose à dire , et aller bien au delà du figuratif ......et la ça se complique ..... la aussi y a peu d'élus qui pourront vivre de leur art
    perso , je suis mon bonhomme de chemin , et n'ai pas à me plaindre ...... pourvu que ca dure hihihi car à force de parler de récession , on va finir par y être pour de bon ...

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  15. Moi je n'ai jamais vu "en vrai" comme vous dites; il est temps que je vienne à l'expo!

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  16. Moi j'ai vu et ça vaut le détour

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  17. Pessimisme de mise, certes, mais pessimisme qui fait mal à lire, Christiana.

    Pourtant, l'on a besoin de l'art et des artistes.
    L'on a besoin de visiter galeries et musées.
    L'on a besoin de la Beauté ; de toute éternité.

    Il n'est pas innocent que le Musée des Beaux-Arts de Tournai propose actuellement une exposition judicieusement intitulée : "La beauté sauvera le monde" : tout un programme ! Toute une philosophie !

    http://www.tournai.be/fr/agenda/index.php?event=3946

    et

    http://www.rtbf.be/video/detail_la-beaute-sauvera-le-monde-aux-beaux-arts-de-tournai?id=1825247


    Heureusement, il nous restera votre blog ... Minime consolation.
    La création littéraire en sera peut-être une autre ...

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  18. Ne vous en faites pas, il y aura encore des évènements même s'ils sont différents et prennent une autre forme. Je ne renonce pas à l'art.

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  19. Oui, l'art est aussi vital que respirer, manger, dormir, faire l'amour, rêver, voyager... L'art est un songe réel... "Cette énergie qui devrait être exclusivement consacrée à la création s’étiole dans des recherches de stratégies afin de convaincre galeries, centres culturels et public que la peinture et la sculpture ne sont pas des futilités." C'est le destin de ce triste monde de ne plus laisser de place ( à terme) qu'à... l'imposture, aux fac-similés grotesques, aux attrapes-blaireaux-parigots à la Pistoletto... (qui nous refait le coup du "tas de fringues à la Boltanski" avec statues antiques en "caution artistique" par devant) : les arteux-mafieux ont donc beaucoup moins de soucis à se faire que vous, les artistes ! Ils sont ultra-protégés depuis tant d'années par leur "petits" (?) circuits conditionneurs-médiatiques multifocaux et personnalisés, avec caisse de résonnance (le fameux "bruit de fond médiatique") non négligable et à fort impact dans les cervelles malléables... C'est leur destin de prostitué/e/s industriels et besogneux répétitifs mais "branchouilles", c'est dans les règles du Jeu de c...n de fric endogame, générateur de "crises" à tous les niveaux (Crise du goût, aussi, jusqu'au goût de ch...ttes, qui peut désormais leur servir de mètre-étalon à tous !)... Les crétins resteront donc entre crétins : c'est leur destin, et l'histoire de l'Art les oubliera peu à peu. Rien à regretter dans l'affaire, sans doute, mais effectivement ne plus perdre sa belle énergie vitale à faire autre chose que créer, créer, créer... Solitaires et peut-être unis quand même, puisque l'harmonie est notre rêve collectif que nous tentons de rendre "réel", chacun avec ses moyens propres...
    Amitié ! Je te laisse bien sûr libre de publier mon avis ou non... Bises et courage et surtout BRAVO pour ton Oeuvre (passée, présente et à venir), chère Christiana !

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  20. Libre de publier ou non? Mais je n'ai JAMAIS rien CENSURE' sur ce blog!
    J'aime trop la liberté pour me le permettre.

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