Le Musée Fin de siècle fait partie des Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles.
Ce musée multidisciplinaire est consacré aux différents domaines artistiques de la fin du XIXe siècle, allant de 1865 - fondation de la Société libre des Beaux-Arts à Bruxelles - à 1914.
Cette riche période artistique est illustrée grâce aux œuvres de peintres et sculpteurs de rénom tels que Constantin Meunier, James Ensor, Henri Evenepoel, Fernand Khnopff, Léon Spilliaert ou encore Georges Minne. D'autres domaines créatifs, comme la littérature, la musique, photographie et la poésie, sont également représentés.
Un dispositif de projection en 3D est spécialement dédié à l'architecture Art Nouveau.
Je me suis longtemps arrêtée devant cette œuvre de Harzé intitulée "La famille de l'ivrogne". Une terre cuite lisse et minutieuse dans les moindres détails. Les assiettes cassées, les poils de brosse, les plis des vêtements... J'étais scotchée!
Je me suis attardée beaucoup sur la sculpture très bien représentée dans ce musée, aussi plus facile à photographier que les tableaux;
Constantin Meunier est un peintre et sculpteur réaliste de la vie ouvrière belge.
D’abord peintre de scènes religieuses, Constantin Meunier est profondément marqué par sa visite, en compagnie de son ami l’écrivain Camille Lemonnier, du Borinage, le pays noir, bassin minier de la province de Hainaut en Belgique. Il devient militant socialiste au Parti ouvrier belge. En cette époque où la Belgique est profondément transformée par l'industrialisation sidérurgique et par l’essor des organisations syndicales, politiques et coopératives ouvrières, il s’attachera à représenter le monde du travail.
"Puis le hasard me mène dans le pays noir, le pays industriel. Je suis frappé par cette beauté tragique et farouche. Je sens en moi comme une révélation d’une œuvre de vie à créer. Une immense pitié me prend.".
Il devient l'un des maîtres d’un art réaliste et social. Il contribue à donner un visage à l’ouvrier et participe à la description des nouvelles réalités engendrées par l'essor industriel. Il s'en fait l’interprète au travers de sa peinture sombre et dramatique, puis (à partir du milieu des années 1880) de ses bronzes aux traits anguleux.
Le calvaire des chevaux (de la mine probablement) Josué Dupon.
J'ai adoré ce tableau Les Marchands de Craie, de Léon Frédéric, un triptyque ralliant le modernisme au génie des Maîtres primitifs.
James Ensor, avant les masques...
Et après.
Les français étaient aussi représentés dans cette collection avec Rodin, Le penseur ou un bourgeois de Calais
Avec Bonnard
Edward Burne-Jones, peintre britannique préraphaélite.
Mais un de ceux pour qui je suis venue:
Fernand Khnopff, peintre, dessinateur et graveur symboliste belge.
Qui me fascine depuis mon adolescence...
Marguerite, la sœur admirée de ce dandy solitaire, est son principal modèle.
Deux types de femmes caractérisent son œuvre : la femme sphinx et la femme ange. Le regard des femmes dans ses tableaux est très important. C'est un regard vide qui évoque la mort, un regard qui évoque un autre monde. Ses compositions emplies de mystère, où règnent des femmes inaccessibles, entourées d'objets chargés de symboles ou plongées dans une profonde rêverie, s'imposèrent d'emblée comme l'incarnation du nouveau courant pictural.
On peut caractériser le symbolisme de Khnopff en utilisant une phrase d'Edmond-Louis De Taeye en 1898 : « ni religieux, ni chrétien, ni mythologique, mais plutôt emblématique ».
Sa lecture est souvent énigmatique, voire impossible, mais une exquise délicatesse de composition, une grande séduction de style et une évidente subtilité intellectuelle corrigent toujours cette faiblesse.
L'autre peintre qui me fascine est Spilliaert.
Léon Spilliaert, peintre belge ayant fréquenté le milieu du symbolisme belge, dont Maeterlinck et Verhaeren furent les membres les plus connus. Ses influences vont de Edvard Munch à Fernand Khnopff, mais aussi Nietzsche et Lautréamont, tandis que ses peintures ainsi que les thèmes qu'elles représentent peuvent être rapprochés de ceux d'Edward Hopper, contemporain de Spilliaert. Il fut proche de James Ensor, autre peintre belge.
Ses toiles se caractérisent par une évidente mélancolie, empreinte de tristesse, à travers la représentation de larges espaces vides (plages et étendues maritimes), ou d'autoportraits jouant sur les ombres dans les crevasses du visage, un traitement de la lumière façon clair-obscur et une sorte d'irradiation. Certaines de ses œuvres confinent à l'abstraction, par des structures géométriques (diagonales et courbes en cercles concentriques).
Son inspiration vient sans doute de la ville où il est né, Ostende, et d'errances nocturnes dans la cité balnéaire au long des plages et des digues. Une ambiance de cauchemar et un certain tragique émanent parfois de ses toiles, ou tout au moins un profond et vague sentiment d'errance et de perdition, de solitude. Les matériaux utilisés sont l'aquarelle, la gouache, le pastel, les crayons de couleur et l'encre de Chine.
Mais aussi des peintres pompiers... (Pour moi), sommet du mauvais goût!
Un triptyque immense, gigantesque avec des dizaines d'enfants nus et roses symbolisant la rivière, le torrent...
Magnifique bronze doré et malachite de Munch
Ou pâte de verre coloré
Le dernier étage est consacré aux meubles art nouveau et objets de décoration.
Pour finir par une belle collection de vases Gallé, Daum et Lalique
Ce musée multidisciplinaire est consacré aux différents domaines artistiques de la fin du XIXe siècle, allant de 1865 - fondation de la Société libre des Beaux-Arts à Bruxelles - à 1914.
Cette riche période artistique est illustrée grâce aux œuvres de peintres et sculpteurs de rénom tels que Constantin Meunier, James Ensor, Henri Evenepoel, Fernand Khnopff, Léon Spilliaert ou encore Georges Minne. D'autres domaines créatifs, comme la littérature, la musique, photographie et la poésie, sont également représentés.
Un dispositif de projection en 3D est spécialement dédié à l'architecture Art Nouveau.
Je me suis longtemps arrêtée devant cette œuvre de Harzé intitulée "La famille de l'ivrogne". Une terre cuite lisse et minutieuse dans les moindres détails. Les assiettes cassées, les poils de brosse, les plis des vêtements... J'étais scotchée!
Je me suis attardée beaucoup sur la sculpture très bien représentée dans ce musée, aussi plus facile à photographier que les tableaux;
Constantin Meunier est un peintre et sculpteur réaliste de la vie ouvrière belge.
D’abord peintre de scènes religieuses, Constantin Meunier est profondément marqué par sa visite, en compagnie de son ami l’écrivain Camille Lemonnier, du Borinage, le pays noir, bassin minier de la province de Hainaut en Belgique. Il devient militant socialiste au Parti ouvrier belge. En cette époque où la Belgique est profondément transformée par l'industrialisation sidérurgique et par l’essor des organisations syndicales, politiques et coopératives ouvrières, il s’attachera à représenter le monde du travail.
"Puis le hasard me mène dans le pays noir, le pays industriel. Je suis frappé par cette beauté tragique et farouche. Je sens en moi comme une révélation d’une œuvre de vie à créer. Une immense pitié me prend.".
Il devient l'un des maîtres d’un art réaliste et social. Il contribue à donner un visage à l’ouvrier et participe à la description des nouvelles réalités engendrées par l'essor industriel. Il s'en fait l’interprète au travers de sa peinture sombre et dramatique, puis (à partir du milieu des années 1880) de ses bronzes aux traits anguleux.
Le calvaire des chevaux (de la mine probablement) Josué Dupon.
J'ai adoré ce tableau Les Marchands de Craie, de Léon Frédéric, un triptyque ralliant le modernisme au génie des Maîtres primitifs.
Félicien Rops le scandaleux et sa tentation de saint -Antoine
James Ensor, avant les masques...
Et après.
Les français étaient aussi représentés dans cette collection avec Rodin, Le penseur ou un bourgeois de Calais
Avec Bonnard
Edward Burne-Jones, peintre britannique préraphaélite.
Mais un de ceux pour qui je suis venue:
Fernand Khnopff, peintre, dessinateur et graveur symboliste belge.
Qui me fascine depuis mon adolescence...
Marguerite, la sœur admirée de ce dandy solitaire, est son principal modèle.
Deux types de femmes caractérisent son œuvre : la femme sphinx et la femme ange. Le regard des femmes dans ses tableaux est très important. C'est un regard vide qui évoque la mort, un regard qui évoque un autre monde. Ses compositions emplies de mystère, où règnent des femmes inaccessibles, entourées d'objets chargés de symboles ou plongées dans une profonde rêverie, s'imposèrent d'emblée comme l'incarnation du nouveau courant pictural.
On peut caractériser le symbolisme de Khnopff en utilisant une phrase d'Edmond-Louis De Taeye en 1898 : « ni religieux, ni chrétien, ni mythologique, mais plutôt emblématique ».
Sa lecture est souvent énigmatique, voire impossible, mais une exquise délicatesse de composition, une grande séduction de style et une évidente subtilité intellectuelle corrigent toujours cette faiblesse.
L'autre peintre qui me fascine est Spilliaert.
Léon Spilliaert, peintre belge ayant fréquenté le milieu du symbolisme belge, dont Maeterlinck et Verhaeren furent les membres les plus connus. Ses influences vont de Edvard Munch à Fernand Khnopff, mais aussi Nietzsche et Lautréamont, tandis que ses peintures ainsi que les thèmes qu'elles représentent peuvent être rapprochés de ceux d'Edward Hopper, contemporain de Spilliaert. Il fut proche de James Ensor, autre peintre belge.
Ses toiles se caractérisent par une évidente mélancolie, empreinte de tristesse, à travers la représentation de larges espaces vides (plages et étendues maritimes), ou d'autoportraits jouant sur les ombres dans les crevasses du visage, un traitement de la lumière façon clair-obscur et une sorte d'irradiation. Certaines de ses œuvres confinent à l'abstraction, par des structures géométriques (diagonales et courbes en cercles concentriques).
Son inspiration vient sans doute de la ville où il est né, Ostende, et d'errances nocturnes dans la cité balnéaire au long des plages et des digues. Une ambiance de cauchemar et un certain tragique émanent parfois de ses toiles, ou tout au moins un profond et vague sentiment d'errance et de perdition, de solitude. Les matériaux utilisés sont l'aquarelle, la gouache, le pastel, les crayons de couleur et l'encre de Chine.
Mais aussi des peintres pompiers... (Pour moi), sommet du mauvais goût!
Un triptyque immense, gigantesque avec des dizaines d'enfants nus et roses symbolisant la rivière, le torrent...
Magnifique bronze doré et malachite de Munch
Ou pâte de verre coloré
Le dernier étage est consacré aux meubles art nouveau et objets de décoration.
Pour finir par une belle collection de vases Gallé, Daum et Lalique
Un très beau musée qui a pourtant soulevé bien des polémiques... car installé à l'endroit de feu Le musée d'art moderne...
Visite virtuelle du musée fin de siècle:
Très chouette article! J'ai adoré ton point de vue sur ces oeuvres !
RépondreSupprimerMerci Christiana d'avoir partagé avec nous votre vision personnelle de ce "Musée d'Art Moderne" complètement et magnifiquement repensé.
RépondreSupprimerJ'ai visuellement apprécié la petite vidéo, malgré que la visite y soit menée au pas de charge. Sous-tendant votre compte rendu, elle permet d'avoir une idée concrète de l'immense espace muséal qui nous est là proposé. Elle et vous, avec vos photos qui nous autorisent un temps d'arrêt bienvenu sur certaines oeuvres, donnez follement envie d'effectuer le déplacement jusqu'à Bruxelles, pour en voir et apprendre plus encore.
J'espère que cette rénovation - qui s'inscrit semble-t-il dans un ambitieux programme commencé avec la création du Musée Magritte voici peu - permettra au public étranger de découvrir, sur un demi-siècle, les multiples facettes artistiques de notre pays, en ce comprise, notre littérature, qui ne se résume pas à Maeterlinck et à l'immense Verhaeren.
Et au public belge, de comprendre qu'au-delà de l'inclassable Ensor, de Rops, de Spilliaert, de l'incontournable Horta et de Khnopff - vis-à-vis duquel nous partageons, vous et moi, le même enthousiasme -, il exista chez nous, à un moment particulier de notre histoire sociale et économique, un immense athanor de recherches et de productions de première importance.
Aussi, en le parcourant grâce à vous, ai-je l'impression que ce nouveau "Musée Fin de siècle" deviendra, mutatis mutandis, l'Orsay belge ...
Et cela me réjouit !
(Me permettez-vous de vous suggérer une petite mise au point ?
Ce serait d'ajouter dans votre commentaire que le "Calvaire des chevaux" est une oeuvre de Josué Dupon car, telle que venant dans votre reportage après celles de Constantin Meunier, vos lecteurs pourraient croire qu'il en est l'auteur.)
Rendons à Dupon ce qui appartient à Dupon; je ne me souvenais plus du tout de l'auteur des chevaux (il y a tellement d'œuvres!), merci pour cette info. De même, je ne sais plus qui a fait cette montagne de chair rose, bébés-rivières qui a créé chez moi un vrai malaise et un peu de répulsion mêlée au ridicule.
RépondreSupprimerJe complète aussi par cette info sur la disparition du musée d'art moderne que j'avais visité en 1984 avec enthousiasme.
http://museesansmusee.wordpress.com/
Génial la visite en photo Christiana! Merci!
RépondreSupprimerwaouw, que de belles choses, merci de ce partage.....j'y retourne
RépondreSupprimerUn bien beau musée et riche de belles choses.
RépondreSupprimerMerci pour ce partage.
Merci , j'ai surtout retenu bonnard .... pour la prochaine , le musée d'art moderne de Bruxelles est riche de trésors .... sourire
RépondreSupprimerTrès belle visite "virtuelle" et tes commentaires sont intéressants!
RépondreSupprimerMerci...
Whahou..!!! Merci..!!! sourire
RépondreSupprimerMerci pour cette très belle visite, pour tes impressions, pour le choix de tes artistes et photos. J'aime aussi beaucoup Spillaert. J'ai "raté' deux de ses petits tableaux il y a très longtemps (plus de 25 ans) faute de moyens. Je le regrette encore un peu aujourd'hui car je les aimais beaucoup.
Tu cites Georges Minne, quel bonheur car tu me donnes l'occasion d'en parler cette semaine, si tu veux bien, dans la rubrique des 'sculpteurs que vous aimez' (en partie parce qu'il était très proche de mon grand-père).
Merci aussi pour la découverte de ton blog, et de ton roman Smile
quelles beautés artistiques! merci de la visite . Beaucoup de talents que je ne connaissais pas . Et puis j'en profite pour te signaler que je viens seulement de lire tes commentaires sur mon nouveau blog . je ne comprends pas ils restent en attente et je n'arrive pas à les valider. je te remercie de me lire encore , je croyais que tu t'étais lassée... je t'embrasse amicalement. Edith
RépondreSupprimerIl y a, je crois, un problème de redirection avec ton ancien blog
Supprimerje ne sais pas ...ton dernier commentaire n'est pas passé par l'ancien blog? peux-tu essayer de me laisser un commentaire sans mettre l'adresse de ton site htpp .. , c'est une piste...! Bisous
SupprimerTrès bel article sur ce musée qui me donnerait le désir de revoir Bruxelles!! En revanche, je suis intriguée par ce triptyque où une déferlante d'enfants me pose question!! Je vais chercher l'auteur et son parcours!! Merci à toi!! BISOUS FAN
RépondreSupprimerJe découvre tardivement ce post via le forum de sculpture, merci Christiana de cette magnifique visite.
RépondreSupprimerAnne
Oui c'est très intéressant cette page... Ce qui est amusant c'est que le tableau que tu aimes (les marchand de craie) et celui que tu trouves pompier (le tryptique avec les enfants) sont du même auteur :-)
RépondreSupprimerOui, je l'ai découvert après, j'en étais très étonnée car les deux tableaux se trouvaient à des étages différents et je n'avais pas accroché sur le nom... Cela a d'ailleurs fait l'objet d'une petite polémiquedans un post suivant
SupprimerDepuis deux jours, j'étais à la recherche de ce tableau représentant ces bébés roses, vu il y a une quinzaine d'années au musée royal de Bruxelles. Voilà que je les retrouve. Je ne souvenais pas qu'il s'agit d'un triptyque. connaissez-vous le titre et l'auteur du tableau ?
RépondreSupprimerIl s'agit de Léon Frédéric et le triptyque symbolise l'eau, le torrent, la rivière
Supprimer