Suite à tous ces évènements de la semaine dernière, suite à tout ce qui se dit sur internet et sur facebook, je suis allée rechercher dans ma bibliothèque, un des livres de Cavanna, auteur dont j'avais adoré dévorer les romans il y a bien longtemps; "Bête et méchant".
Pour qui ne le saurait pas, c'était le sous-titre du journal Hara-kiri, ancêtre de ...Charlie-hebdo qu'il avait créé avec Choron, Cabu et Wolinski.
Pour qui ne le saurait pas, c'était le sous-titre du journal Hara-kiri, ancêtre de ...Charlie-hebdo qu'il avait créé avec Choron, Cabu et Wolinski.
Heureusement pour lui, il est mort l'année dernière et n'aura pas eu à subir l'horreur.
C'est très instructif de relire ces pages du début de Hara-kiri. Une ligne éditoriale, presque un manifeste de ce que sera le journal et de ce qu'il est resté jusqu'à nos jours.
Et déjà en 1967, les mêmes ennuis d'argent, de tirage qu'aujourd'hui, qui allaient mettre fin à Hara-kiri et donner naissance à Charlie-Hebdo.
C'est très instructif de relire ces pages du début de Hara-kiri. Une ligne éditoriale, presque un manifeste de ce que sera le journal et de ce qu'il est resté jusqu'à nos jours.
Et déjà en 1967, les mêmes ennuis d'argent, de tirage qu'aujourd'hui, qui allaient mettre fin à Hara-kiri et donner naissance à Charlie-Hebdo.
A lire ou à relire...
Que de souvenirs ! Les mêmes, apparemment, Christiana ...
RépondreSupprimerMoi aussi, cette semaine, j'ai repris "mon" Cavanna, - il date de 1981 -, et la phrase qui clôt ces "mémoires" (p. 303) :
"... Choron ressort cette vieille idée d'un hebdomadaire qu'on se faisait miroiter aux jours d'euphorie de la rue Choron, cette idée archi-dingue qui nous excite et nous fait peur. Un hebdo ! Là, oui, on serait en prise directe avec la vie. Mais quel bagne ! quelle organisation, quelle cadence implacable ! Et se renouveler de fond en comble chaque semaine, dis donc ! Et naturellement nous ferions ça entre nous, l'éternelle increvable demi-douzaine ... Si seulement ils reviennent, les vaches ..."
Oui, moi aussi je l'ai relu jusqu'au bout.
SupprimerJe ne sais pourquoi mais je ne retrouve plus le même plaisir dans les livres d'aujourd'hui... La liberté d'une époque révolue?
L'avenir c'était plus beau hier
RépondreSupprimerCavanna! Purement jouissif!
RépondreSupprimerMerci Christiana.
RépondreSupprimerPour ma part, je n'ai pas beaucoup connu Hara-kiri, étant de la génération Dorothée avec Cabu :
http://www.terrafemina.com/culture/medias/articles/52613-cabu-le-monsieur-de-recre-a2-aurait-eu-77-ans.html
Par Adèle Bréau dans Terrafemina du 13 janvier 2015 :
"
Cabu, pour les enfants de Récré A2, c’était le type un peu bizarre à la coupe de Mireille Matthieu et aux binocles de John Lennon, bref un type complètement largué niveau look, qui gloussait comme un gosse en griffonnant sur de grandes feuilles de papier. Dix ans durant, il accompagna la bande de Dorothée, laquelle priva nos jeunes années de longues heures de lecture ou de devoirs en nous gavant de facéties puériles et de dessins animés plus ou moins japonais. Et il y avait ce type, donc, qui ne se lassait jamais de dessiner le nez de Dorothée (restera cette année, dans sa valise au milieu des chaussettes rouges et jaunes à petits pois et blablabla) en agitant gracieusement son improbable chevelure alors que ses chemises bariolées à géométrie variable nous faisaient galérer avec les boutons de réglage de la couleur de nos vieux postes hertziens.
Il ne disait pas grand-chose, mais ça n’avait pas d’importance. Il était là. C’était sympa. Nous, on a tous essayé de dessiner Dorothée parce que ça avait l’air si facile sous son gros feutre noir. Mais c’était nul, bien sûr. On parle d’un type qui arrivait à dessiner à l’aveugle sur un calepin planqué dans sa poche de pantalon, alors pensez.
Puis la bande a migré sur TF1, Cabu est resté avec Marotte et Charlie, nous aussi, avant de partir vers d’autres cieux, qui vers ses ambitions professionnelles, qui vers de nouvelles expériences bien plus excitantes imposées par une puberté qui s’imposait.
Aujourd’hui, lorsqu’on replonge dans le CV de l’ami Cabu, on apprend que le trublion rigolard en avait pas mal sous le stylo. Presque soixante ans de carrière, des bouquins cultes comme Mon Beauf (et même qu’il aurait créé le mot), Le Grand Duduche, son rond de serviette dans les plus grandes rédactions de Paname et une tripotée de super bons copains proportionnelle à la manifeste gentillesse extrême du boss pourtant d’une humilité déconcertante. On apprend qu’il était le père de Mano Solo, lui aussi prématurément décédé, fan délirant de Charles Trénet mais aussi de jazz, dont il hantait les clubs de sa présence lunaire.
On découvre que ce type n’avait pas changé, finalement, depuis qu’il gloussait à nos côtés comme l’enfant qu’il était visiblement resté, ainsi qu’en témoigne cette anecdote de Cavanna racontant un matin où la maman de Cabu avait appelé le bureau pour dire qu’il ne viendrait pas parce qu’il était souffrant.
Aujourd’hui, le monsieur de Récré A2 aurait eu 77 ans. Et c'est un peu de notre enfance qu'on a volé ce 7 janvier 2015.
Etant Belge, je n'ai pas connu cette période de récré A2 parce que j'étais trop vieille pour cela.
SupprimerQuand mon fils fut en âge de regarder ces émissions, je n'aimais guère tous ces dessins animés japonais; Bioman, Transformers, etc...
Il regardait la télé belge, où sévissait (déjà) un Philippe Geluck complètement décalé que je regardais volontiers aussi... Il y avait l'excellent "Téléchat" de Topor qui venait lui aussi de chez Charlie.
Je me l' disais ben aussi : "Ah, bon sang, qu' c'était mieux avant !!!". Du coup j'ai r'ssorti mes éditions d' poche de "Les Ritals" (Ah, l' papa maçon et "la goutte" sous les ouvertures de f'nêtre...) et "Les Russkofs" (Ah, Maria et le S.T.O !!!) ... et l' "Bête et méchant" de Franch'va Cavanna que j' vas aussi r'trouver en poche, grâce à toi ! Et mes albôm's de... "Le Grand Duduche en vacances" et de "Mon Beauf" (en polo Lacoste) de M'siieur Jean Cabut aux Editions du Square !!! Très bel article, chère Christiana... C'que j'aimais bien chez Cavanna, c'était les phrases courtes, et ce "J'écris comme je parle et pense" inimitable... un lointain élève de la "langue-geste" de Ramuz, sans doute ! ;-)
RépondreSupprimerBonjour christina, j'ai le souvenir du livre "Les Ritals" et de l'adaptation TV de 1990 où le comédien (Gastone MOSCHIN) qui joue le rôle du Père de Cavanna m'avait particulièrement touché. Merci.
RépondreSupprimerhttp://photoem.eklablog.com/
C'est, en effet très émouvant de relire ces pages après ce qui s'est déroulé le 7 janvier dernier. j'ai toujours bien apprécié François Cavanna, son humour acide et tendre à la fois tout comme son regard de bon patriarche . J'ai le souvenir de cette émission de "Droit de réponse" de Michel Polac , du 2 janvier 1982 ou toute l'équipe de "Charlie Hebdo " (à qui l'émission de ce soir là était consacrée) annonçait que leur journal allait mourir faute d'argent et de lecteurs ..Résultat : Ce fut un beau bordel ambiant en direct à 20 h 30 sur TF1 devant la France entière ou le professeur Choron s'en prenait avec passion et virulence aux étudiants qui n'aimaient pas (et c'est leur droit ) ce journal et ne l’achetaient pas. Une partie de notre patrimoine culturel !!
RépondreSupprimerSuperbe hommage à Cabu par 1O811O ...j'en ai du coup (c'est malin çà ) les larmes aux yeux. Il a fort bien dit tout ce que je pensais de ce grand dessinateur (même si ton billet portait davantage sur Cavanna) il est vrai que pour ma génération , Cabu c'était quelque chose et quel talent inouïe ! Ces salopards ont tué une part de notre enfance ce 7 janvier, c'est vrai ...
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