Comme presque chaque année, je suis allée à la fête du 14 juillet à Liège.
Avec un faste unique en Belgique, Liège fête le 14 juillet au Palais des Congrès toutes les années. Plus de 30.000 personnes y participent pour admirer son feu d’artifice (plus beau d’année en année) et profiter de son spectacle populaire sur l'esplanade et de la Nuit de la Bastille.
On attend en bord de Meuse et en musique que le ciel soit assez sombre pour le feu d'artifice...
Deux semaines avant cet événement s'ouvre le Village Gaulois, place Saint-Paul, au pied de la Cathédrale. Une quantité de chalets offrent plats et boissons françaises et wallonnes au badaud qui peut, tout à loisir, s'attarder à une terrasse ou encore disputer une partie de pétanque avec des amis de rencontre.
C'est un peu étrange car pour notre fête nationale belge le 21 juillet, il ne se passe rien, tout le monde s'en fiche mais à Liège pour rien au monde nous ne raterions le 14 juillet!
Souvenir d'un temps où nous étions français? Amitié avec la France.
Lorsque la révolution française éclata, les liégeois, qui ont toujours marqué un goût profond pour la liberté, se soulèvent à leur tour le 18 août 1798.
Xavier Neujean, bourgmestre de liège, il y a 70 ans, le 14 juillet 1936, hissa les couleurs françaises sur l’Hôtel de Ville. Par ce geste symbolique, il montrait sa foi dans les principes de liberté, d’égalité, de fraternité, au moment où d’autres ne voulaient pas voir la différence radicale entre le nazisme montant et la démocratie.
Cette clairvoyance et ce courage de Xavier Neujean, ce furent aussi celles de grands Liégeois qui, en 1940, se sont engagés dans un combat que beaucoup de leurs contemporains considéraient perdu d’avance. Ils étaient les frères de Jean Moulin et des Francs-Tireurs et Partisans français. Aussi déboussolés qu’eux dans l’effondrement de 1940.
Cet attachement à la liberté et à la démocratie, Liège l’a souvent payé très cher.
On a déjà voulu la rayer de la carte en 1468. Le Duc de Bourgogne l’avait laissée pour morte sous l’œil passif et impuissant du roi de France .
Mais, comme on peut le lire sur une façade devant la halle aux viandes,
‘’Cent fois domptés, les Liégeois ont cent fois redressé leur creste’’.
L'ambassadeur Paul Claudel parlait de Liège comme d’une ville nécessaire, il disait aussi que quelque chose manquerait à la France si n’existait pas ce poste avancé de notre langue et de notre culture commune aux marches de l’Est.
Non pas comme un coin enfoncé, menaçant, mais comme un pont entre la romanité et les cultures de langues germaniques.
le 7 août 1914 Liège est décorée de la légion d'honneur par le président de la République Poincaré.