jeudi 4 août 2011

La dormeuse


La Dormeuse  (Paul Valéry)

Quels secrets dans son coeur brûle ma jeune amie,
Ame par le doux masque aspirant une fleur ?
De quels vains aliments sa naïve chaleur
Fait ce rayonnement d'une femme endormie ?


Souffle, songes, silence, invincible accalmie,
Tu triomphes, ô paix plus puissante qu'un pleur,
Quand de ce plein sommeil l'onde grave et l'ampleur
Conspirent sur le sein d'une telle ennemie.


Dormeuse, amas doré d'ombres et d'abandons,
Ton repos redoutable est chargé de tels dons,
Ô biche avec langueur longue auprès d'une grappe,


Que malgré l'âme absente, occupée aux enfers,
Ta forme au ventre pur qu'un bras fluide drape,
Veille ; ta forme veille, et mes yeux sont ouverts.



4 commentaires:

  1. Je crains fortement qu'à son réveil, notre amie souffre de douleurs au dos, vu la position de son bassin...
    Pas de problème! Tu m'appelles et je viens la masser...

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  2. Elle est belle, ta Dormeuse... On l'aime déjà en son doux sommeil blanc sur tapis émeraude de trèfle, cresson et gazon...

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  3. " Que malgré l'âme absente, occupée aux enfers,
    Ta forme au ventre pur qu'un bras fluide drape,
    Veille ; ta forme veille, et mes yeux sont ouverts. "

    Une blanche "biche" en sommeil, dont Valéry perçoit l'âme aux enfers... La poésie ouvre elle aussi tellement de chemins inattendus, aux drapés somptueux...

    Au fait connais-tu le merveilleux roman "Aimé Pache, peintre vaudois" de C.-F. Ramuz ? (on peut le lire en poche aux éditions "L'âge d'Homme", Lausanne)

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  4. quand la grâce poétique accompagne l'art de l'argile ...ou le contraire!

    le chat ne s'y est pas trompé!!!
    bises bretonnes sous un ciel blanc cassé

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