C'est toujours un sentiment d'émerveillement qui remonte à l'enfance lorsque, petite fille je découvrais le jardin enneigé. Le trajet jusqu'à l'école était une fête faite de glissades et de batailles de boules de neige. On arrivait en classe avec le nez et les joues rouges et on faisait sécher autour du poêle en fonte les moufles que nos mamans avaient tricoté. Il flottait dans la classe une étrange odeur de vapeur de laine mouillée.
Nous attendions notre libération en fin de journée avec impatience pour courir à la maison et sortir les traîneaux jusqu'à la tombée du jour.
Je me souviens que déjà rêveuse, je m'isolais parfois des jeux des autres enfants pour écouter le silence de la blancheur, regarder les flocons qui se posaient sur moi en étoiles et respirer l'air glacé à pleins poumons. Je ressentais déjà la poésie.
Christiane, tu es encore dans la lune...me disait-on , tout le temps.
J'ai l'impression que j'ai toujours été là...Toute seule, immobile.
A présent, passé ce petit émerveillement nostalgique, je n'aime plus la neige, je n'aime plus l'hiver, je déteste décembre qui s'approche à grands pas.
Le mois des fêtes.
Saint-Nicolas, très importante pour nous en Belgique. La fête des enfants sages. La fête de mon père aussi qui s'appellait Nicolas et qui aimait tant se promener dans la neige des Fagnes...Saint-Nicolas, la dernière fête joyeuse où toute la famille était réunie dans l'insouciance.
Trop de nostalgie, trop de vague à l'âme en décembre.
...nous sommes si nombreux
RépondreSupprimerà connaître ce vague à l'âme...
l'écrire n'est pas si facile...
Quand fond la neige du conscient il nous reste l’eau froide du spleen.
RépondreSupprimerBen que se passe t'il??? Se ferait'il qu'un coup de fraicheur dans la chaumière de ton coeur nous prive de ta joie de vivre?Si si tu as de la joie de vivre. Comment ne pas en avoir et créer de si belles oeuvres.
RépondreSupprimerBiz, Val.
Cela fait longtemps que je vous lis… et je n’ai jamais osé laisser un p’tit message… pour vous dire que l’être humain que vous êtes me touche autant que l’œuvre que vous créez… mais là… ces quelques lignes… de vous… m’ont émue… aux larmes… une sœur d’âme ?
RépondreSupprimerTes propos,je les ressens tellement comme un écho du passé...!
RépondreSupprimerLes jois de la poudreuse,du bonhomme de neige.Souvenirs,souvenirs...!
La st Nicolas n'est pas loin non plus pour nous.
Amicalement à toi
Comme je partages avec toi ces moments de contraste à la fois: froids; doux; aigres; agréables, moroses.
RépondreSupprimerRetrouve ton amour de la neige ; les étoiles de givre qui se déposent en silence... bah, je me reconnais un peu dans ce mouvement de retrait méditatif d'enfant, que tu évoques si pudiquement...
RépondreSupprimerL'heure de la poésie et de l'enfance sonnera toujours pour nous : tant mieux !
Ton tableau est magnifique de solitude et de silence hivernal... et je ne peux m'empêcher de penser à ces personnages de Friedrich, ainsi vus de dos (femme au crépuscule ou à l'aurore...)
A bientôt, chère Christiana !