jeudi 6 mars 2014

Solferino

Nous avons quitté Venise pour nous arrêter chez des amis qui habitent à Solferino, en Lombardie, près du lac de Garde; c'est sur notre chemin et l'occasion de se revoir, de passer la soirée ensemble dans ce lieu chargé d'histoire.





 
Nous avons passé une nuit très calme à la campagne au milieu des champs et des vignes.
 
 
 
Et une visite aux lieux de mémoire, l'ossuaire de Solferino.
 
 
La bataille de Solferino a eu lieu le 24 juin 1859 durant la campagne d'Italie. Elle s'est déroulée en Lombardie, dans la province de Mantoue. Il s'agit d'une victoire de l'armée française de Napoléon III alliée à l'armée sarde sur l'armée autrichienne de l'empereur François-Joseph.
 
 
Plus de 330 000 soldats ont combattu dans cette bataille
 
 
Le 24 juin 1859, les armées franco-sardes se heurtent à l'armée autrichienne à Solferino, en Lombardie, dans une mêlée sanglante et désordonnée qui fait suite à celle de Magenta, le 4 juin.
Le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel II et son allié, l'empereur des Français Napoléon III, font face à l'empereur d'Autriche, François-Joseph 1er.
 
 
Le conflit entre l'empire autrichien et la coalition franco-sarde est né de la promesse faite par Napoléon III au roi Victor-Emmanuel II de l'aider à faire autour de lui l'unité de l'Italie en échange de la Savoie et Nice.
 
 
 
L'Autriche occupe la Vénétie et la Lombardie et exerce un protectorat de fait sur les principautés d'Italie centrale. Elle constitue le principal obstacle à l'unification de la péninsule.
 

Solferino inaugure une période de conflits très meurtriers, avec des batailles où mourront des dizaines de milliers de soldats sans emporter la décision.
De violents combats ont lieu qui conduisent à une mêlée générale, chaotique et très violente, qui dure plus de 18 heures.
L'absence de plan de bataille ordonné, l'équilibre des forces en jeu et la détermination féroce des deux camps sont les principales causes de l'énorme carnage.
 
 
Les pertes sont lourdes : 40 000 hommes sont hors de combat et abandonnés sur le champ de bataille. Les services sanitaires sont insuffisants, ils manquent de tout, de moyens, de nourriture et de personnel. La majorité des havresacs ont été abandonnés par les soldats lors du combat et les sources d’eau qui auraient pu servir au ravitaillement des hommes ne sont pas utilisables car elles sont infectées par le sang et les bactéries provenant des cadavres. De plus, la qualité du service médical est désastreux.
 
 
 
Les blessés sont omniprésents. L’église et l’école de la ville sont transformées en hôpitaux. Les blessés sont à même les rues, faute de place. Certains, quelle que soit leur nationalité, sont hébergés chez les villageois.
 
 
Tentant de rencontrer Napoléon III pour obtenir une concession foncière en Algérie, le Genevois Henry Dunant arrive au soir de la bataille de Solferino, le 24 juin 1859, à Castiglione où sont entassés près de 9 000 blessés de la bataille. Bouleversé, Dunant se dépense sans compter pour organiser des secours. Il envoie un message à sa compatriote, la comtesse Valérie de Gasparin, pour qu’elle le publie dans la presse. Et c’est à la suite de sa parution dans l’Illustration et le Journal de Genève que deux étudiants genevois partent rejoindre Dunant à Castiglione.
 
 
Restant obsédé par la terrible vision des conséquences de la guerre, il publie en 1862, à Genève, son livre-phare, Un souvenir de Solferino, qui a un grand retentissement en Europe. Dunant y décrit l’horreur du visage caché de la guerre, toute la souffrance des blessés et des mourants abandonnés à leur sort.
Il y dénonce l’insuffisance criante des secours et préconise, pour y remédier, la création de sociétés de secours, composées de volontaires donnant leurs soins aux militaires blessés sans opérer de distinctions de nationalités. Ce livre, et surtout les idées qu’il y exprime, sont à la source de la création de la Croix-Rouge et du droit humanitaire en 1863 et 1864.
 
 


 
 
 
Demain, une autre destination...

4 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis très heureuse de te retrouver après mes longues semaines d'absence... Le soleil, la lumière et la végétation luxuriante de l'Île Maurice me manquent déjà ! Ma consolation est de pouvoir ouvrir à nouveau la porte de ton blog...
    Je découvre avec beaucoup d'émotion toute l'histoire de ce lieu. Ton reportage est émouvant, les photos extraordinaires.
    J'aime le coin paisible où tu as dormi et partagé de bons moments avec tes amis. Tes aquarelles révèlent cette belle sérénité.
    J'ai hâte de me retrouver à ta prochaine escale.
    Gros bisous à toi

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    1. Ravie de te retrouver avec le plein d'idées colorées de l'île Maurice pour de nouvelles peintures.

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  2. Ce que j'épingle en te lisant ce matin, Christiana, ce n'est pas, ne t'en déplaise, la stricte évocation que tu fais d'une de ces immenses tragédies humaines à partir desquelles l'Histoire a écrit ses pages les plus sombres ; ce n'est pas plus l'allusion à cette lueur d'Humanité que fut, un temps, l'oeuvre d'Henri Dunant, mais c'est l'aisance avec laquelle - contraste détonnant -, tu abandonnes le rire, le festif, l'élégance vestimentaire et la beauté des masques pour, en un tournemain, plonger tes lecteurs dans les larmes, le vindicatif, l'habit militaire et l'horreur des visages ensanglantés ...

    Jean qui rit un jour et Jean qui pleure le lendemain ...

    La Vie, en somme ...

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  3. Oui, c'est vrai que cela faisait un effet "douche froide" en arrivant à Solferino et les vastes étendues calmes de la campagne pour y arriver ont peu à peu permis cette transition.

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