dimanche 13 décembre 2009

Pourquoi sculptez-vous?



A la question "Pourquoi sculptez-vous"? 19 sculptrices et sculpteurs, amateurs ou professionnels ont donné leur réponse.

Pour ma part, juste par amour de la sculpture, c'est peut-être trop simple, maintenant c'est ainsi
J'ai tellement aimé sculpter que j'ai appris en le faisant. J'ai tellement aimé sculpter que la sculpture fait partie de ma vie et pour que cette vie circule je parle à mon bois et à ma pierre. C'est ainsi. C'est très simple, j'aime.

CV.



Pour ma part comment dire !!
Ça me fait décoller !! je le ressent comme une drogue !!
Je part !! Ça m'enivre !! Ça me fascine !! Et quand ça fonctionne
C'est !!!!!!!!!!!!!!! Wouhaaaaaaaaaaaaa !!!

AM.


Pour moi,
la sculpture peut se concevoir comme le remède d'une absence, comme l'objet qui doit combler une lacune.
Ainsi s'accomplit le paradoxe: Le deuil précède la perte, le sentiment s'adresse à l'être qu'il crée, et la sculpture remplace ce qui n'a d'existence qu'en lui et par lui. L'image humaine dans l'art est devenue le révélateur d'un manque fondamental, la recherche de l'idéal est un problème psychologique...
(...)

FH.


Moi je sculpte pour laisser une trace dans le temps. J'adore l'archéologie, comme les fouilles sur la rive gauche du Rhône à Arles , qui ont mis à jour de superbes œuvres !
Je vais jeter mes sculptures dans le Rhône aussi.

B.


Manie ? Nécessité vitale ? Auto-thérapie ? Défis que je me donne?
...Sais pas...
En tout cas passion absolue, besoin irrépressible, un peu comme celui d'enfanter (plus d'actualité celui-là, par contre ceci ne fait qu'exacerber cela). Faudrait que je cogite davantage mais j'ai un caillou sur le feu

Y.


Difficile de répondre...j'ai un rapport avec la sculpture pas vraiment clair...
Parfois j'ai l'impression qu'elle illumine ma vie
d'autre fois qu'elle me l'a pourris...
Difficile à gérer...
Moi je sculpte car j'ai l'impression d'y arriver un peu alors je continu
Au début C'est de l'autosatisfaction, puis cela devient marrant on arrive à sortir ce qui etait au plus profond de nous et qu'on avait du mal à exprimer, ensuite cela devient indispensable car on se rend compte que l'on a entre les mains un formidable moyen de communication (dans le sens communion) avec l'humanité au sens large.
Puis on se rend compte que ce que l'on passe des heures à exprimer dans la terre ou sur un bout de cailloux on ne le passe pas avec les siens...
C'est pour moi un grand dilemme, pour l'instant insoluble.

I.


C'est a cause de l'administration, toujours on me demandait -" quel est votre statut".
Comme je n'en avais pas, j'en ai fait.

E.


Pour taper !
J'avais plus rien à casser dans la maison que je rénovais, j'ai trouvé une enclume et j'ai commencé à taper pour faire plutôt que défaire...

R.


Je crois, pour ma part que les raisons dépendent des périodes de ma vie
enfant le jeu était d'aller chercher la glaise en rivière et de faire des personnages
ado, c'était plutôt chercher à réaliser , le bonheur de trouver et cela me donnait de l'importance dans mon entourage, j'avais l'impression d'être nulle pour le dessin alors que c'était un passion chez mes 2 sœurs et ma mère
plus tard je trouvais tellement nul ce que je faisais que j'ai tout arrêté
puis cela est revenu devant des difficultés que je n'arrivais pas à surmonter, une manière de gérer ses émotions
et puis voilà, cela fait partie de ma vie, la peinture et le dessin aussi, pour moi tout cela est complémentaire
maintenant quand je me pose la question; je n'ai pas de réponse précise, je crois que j'ai toujours un décalage entre la compréhension de l'acte et l'acte lui même,
je pense vraiment que je donne le sens après en fait, parfois je me dis que j'exprime en art ce que je ne peux exprimer autrement
enfin bref les raisons me semblent très difficiles à exprimer pour ce qui est fait aujourd'hui .
J'ai l'impression d'être dans une continuité qui s'étale sur toute ma vie, il me parait plus facile de regarder en arrière que de faire une pause sur le temps présent, aujourd'hui les raisons me paraissent très floues et je me demande souvent où je vais.

S.


Moi c'est tout à fait par hasard que j'ai un jour mis les mains dans la terre. J'aimais déjà la terre, son odeur ..., celle de mon jardin que je remue avec plaisir du bout des doigts quand je jardine.
ET puis un jour, j'ai touché la glaise (un petit stage). J'ai tout de suite aimé son contact, son élasticité, sa façon de s'incliner sous les doigts, de garder l'empreinte. Et je me suis dit, pourquoi pas ! Je me suis donc inscrite dans un atelier associatif.
Et J'ai commencé à la caresser avec volupté, à la lisser, elle était docile. C'est tout de suite devenu quelque chose de physique entre elle et moi, c'est très sensuelle la terre. Il n'y a besoin d'aucune violence, juste beaucoup de patience. J'ai aussi appris à la respecter à me plier à ses exigences.
J'aime créer tout simplement et je ne compte pas mon temps, d'ailleurs le temps n'existe plus, c'est une parenthèse, une bulle, un autre monde, c'est magique.

M.


J'ai l'impression que je me suis mise à sculpter car je n'arrivais pas vraiment en peignant et gravant (taille-douce) à parler de l'humain. C'est la 3D qui me libère de cette limite.

MD.


Punaise !
Comment répondre à cette question ?
J'ai; comment dire .... Des lignes et des courbes dans l'œil.
Par exemple j'évite de marcher sur les lignes de continuation des bordures de trottoir, non par superstition , mais pour le jeu de repérer ces lignes inexistantes. Ça ne m'empêche pas de marcher sur les jonctions elle-même. Dans une photo ou un dessin je repère immédiatement les fautes de perspective. Les courbes continues ou brisées me tapent dans l'œil favorablement ou pas.
Ça ne dit pas pourquoi.

Je dessine, je peins, j'écris, mais je me dis "sculpteur", malgré ma production peu importante. Imposante.
Mon fils me donne toujours ses outils à affuter. Ce que je fais à la volée. Je dois donc avoir cet amour des outils (je dis fréquemment que je suis moderne car je travaille sans fil). et de la coupe.
Ça ne dit toujours pas pourquoi.

Je me souviens pas contre de ma vraie première. Une vierge. Faite avec un coupe-chou. Les courbes me sont vraiment sorties des doigts.
Une de mes élèves conne comme une bite (d'amarrage bien sur !) ne sachant pas additionner 2+2 à 15 ans savait "instinctivement" utiliser à bon escient tous les outils que je lui ai présentés, ainsi que les positions corporelles pour travailler. Je n'ai jamais compris son fonctionnement. Je dirai que j'ai un peu le même instinct, vis à vis des outils. En brocante, ce sont les outils impossibles qui m'attirent. Je reste fasciné devant.
J'adore fabriquer mes outils.
Ça ne dit toujours pas pourquoi !

Je joue avec tout, les idées, les mots, le sport (pas l'effort physique mais le jeu), les langages, les casse-tête, les volumes, les perspectives, les couleurs et les formes. L'argent n'est pas un jeu. C'est pour moi, l'antithèse du jeu.
Ça ne dit toujours pas pourquoi.

Mais le contact d'un manche de gouge me donne envie de faire des formes. Alors je me donne des contraintes de travail souvent un peu folles.
Ça ne dit toujours pas pourquoi !

J'ai enseigné la menuiserie, et la sculpture.
D'autres l'ont fait sans ètre sculpteurs.

Ben ! Finalement, je ne sais pas.
Je crois simplement que je ne peux pas m'en empêcher.

LR.


J'y suis venue à ma plus grande surprise, jamais je n'avais pensé faire quelque chose de mes mains ( si quelque chose je fais ;-)
A cette période, je pensais que la vie ne m'apporterait plus rien (et oui un jour j'ai pensé ça) aucune idée de suicide Oh non !!!Mais aucun intérêt dans la vie... (suite à un très important traumatisme)

On m'a mis un pain de terre entre les mains et j'ai adoré ! Je me suis " réveillée " je suis devenue une passionnée, j'y pensais le jour, la nuit, tout le temps.
Mon regard a changé sur tout puis petit à petit j'ai vu la vie d'un autre œil, j'ai découvert que nous ne sommes que de passage sur terre, que la vie apporte un tas de merveilles à qui veut bien les voir.

Mes sculptures sont très loin d'être des chefs d-œuvre, j'en suis consciente mais elles m'apportent tant !!! Et c'est bien là le principal pour moi.
Lorsque mes mains sont dans ce bloc de terre... j'oublie tout ... même de manger moi si gourmande ;-)

Je n'arrive pas à reproduire ce que j'ai dans la tête ça m'énerve et me fascine, j'ai des périodes d'exaltation et des périodes de découragement mais je m'émerveille toujours autant devant ce bloc de terre qui m'a rendu à la vie.

S.


Si je ne sculpte pas - je ne survie pas.
C'est une obsession, une folie, l'air, l'amour, la drogue. L'eau.

Je veux vivre pour sculpter.

L.


Là je ne peux pas répondre...trop complexe
Tout un engrenage
On dessine, c'est facile
On dessine en 3D en faisant tourner une chose ou un personnage pour s'amuser
On ne peut plus s'empêcher de continuer et on fait la même chose avec de la terre
Et on est pris au piège car souvent c'est par défit parce que ça va pas

Et on ne plus s'en passer, en variant avec d'autres matières, d'autres techniques
Là c'est la spirale même si on laisse tomber de temps en temps

C.


Je sculpte pour être bien dans ma tête souvent seul la nuit.
Avant j'avais des problèmes pour dormir, maintenant je me lève et vais sculpter 1h ou 1h30 dans mon garage et apres je "suis en paix" et peu redormir un peu avant le boulot.
Je sculpte aussi parce que il en reste quelque chose (c'est différent en ce sens du sport où après la pratique, il ne reste que les souvenirs).Peut être parce que : j'ai peur de la mort donc je procrée ou bien crée ...
Je sculpte pour être dans un groupe aussi avec un loisir commun...
Je sculpte car cela me permet de rencontrer des gens d'un autre univers que celui habituel ne serais ce que avec ce forum..
Je sculpte pour pouvoir donner une sculpture pour un ami ou un parent...
Je sculpte pour pouvoir vendre des sculptures pour pouvoir me faire fondre mon 1° bronze..
Je sculpte aussi peu être car quand j'ai vu certaines sculptures une émotion terrible m'a transporté et donc j'essaie de revivre et faire revivre cette émotion (ce n'est pas gagné) ...
En résumé : cela me fait plus de bien que de mal, c'est pour cela que je continue.
Voila je me suis un peu dévoilé, et ce n'est pas tous les jours!!
Bonne question

PL'A.


sa du commencer dans l'enfance par la manie de casser les choses pour en faire autre choses une imagination sans limite et une grande sensibilitée. s'est partie d'une épée en bois a 5ans et ça a l'entement dériver pour devenir se qu'il en ais et se qu'il en sera.

j'ai galléré pendant 6 ans de ma vie et plus je m'emfoncer plus je crée, d'abord dans la tête puis j'ai voulus crystalliser mais délires, s'est comme cela que j'ai commencer a sculpter il y'a 3 ans, ensuite tous et devenus l'impide dans ma vie....... je suis sculpteur.
aprés ces le chemin de la technique et de la compréhention du bois, comme des probléme que l'on décortique avec envis, on s'achette ses premier ciseaux on vend ses premiére sculpture, on éxpose et l'on arrive pas a étre content de se que l'on fait malgré les encouragement des autre alor on recomence en plus aboutie.
je suis un boulémique de creativitée ma drogue l'imagination, quand je suis fatiguée de la sculpture je sculpte, quand je ne sculpte pas j'imagine.

YNC.


Moi, je crois que je sculpte...pour mieux mourir.
Je ne suis pas très expérimentée, mais je crois que les lignes et les courbes m'attirent beaucoup...les choses caressables en fait?
Bon, mourir à 33 ans... chouette si c'est possible d'y échapper, mais, cela viendra forcément...et même si c'est plus lointain, si c'est dans un lit d'hôpital, ou si c'est dans mon lit de petite vieille femme, il me semble que quelque chose en moi sera heureuse d'avoir (entre autres) sculpté, d'avoir écrit des chansons, de m'être approchée un peu de celle que je suis...

CR.


Moi ce serait plutôt sculpter pour mieux vivre. Mieux mourir j'y penserai quand ce sera le moment. Chaque chose en son temps.
Parce que vivre ça dure longtemps mais mourir ça va très vite. Le temps d'un soupir...Alors que ce soupir soit mieux ou moins bien, finalement...ça reste un soupir.
Mais c'est vrai qu'être mort peut durer longtemps quelques fois, alors on aura peut-être envie de sculpter pour tuer le temps, quand on sera mort ....
J'rigole mais en fait on parle tous de la même chose : au moment de mourir être satisfait d'avoir vécu de belles choses.

On sculpte ou on peint ou on joue parce qu'on a des choses à dire...
parfois on sait, on est conscient de la nécessité et du pourquoi là tout de suite
parfois on ne sait pas quoi mais on sait que ça urge et on découvre après coup...et parfois on peut se surprendre soi-même
et s'effrayer tout seul

W.







8 commentaires:

  1. Je crois que chacun a des motivations différentes mais que quelque part
    celles ci ne doivent pas être très éloignées les unes des autres.

    RépondreSupprimer
  2. je sculpte parce que je ne peux pas faire autrement quand ça me prend!

    C'était très sympa de mettre en ligne tous ces commentaires de sculpteur(e)s. Merci.

    RépondreSupprimer
  3. "je m'émerveille toujours autant devant ce bloc de terre qui m'a rendue à la vie."

    Mots merveilleux d'une des neuf artistes s'exprimant ici...

    Euh, et toi, tu as bien répondu, n'est-ce pas, chère Christiana... ??? C'est qu'il me semble avoir surpris ton initiale... et ton processus créatif... "le dessin 3 D qui vous entraîne"... "et on ne peut plus s'en passer"...(attention faute d'ortho à "envie"). Vive l'addiction artistique !!!

    Ah, et je viens de mettre à l'honneur ta belle composition dourvac'hienne... à découvrir au coeur du dernier article... Encore merci à toi, chère Magicienne de Liège et d'Impruneta ! Bises très amicales à toi... et salutations à ton Amoureux !

    RépondreSupprimer
  4. Et bien non Dourvac'h, je n'ai pas répondu, j'ai préféré laisser parler les autres et puis que rajouter encore à toutes ces raisons?
    C. n'est pas mon initiale et ce ne sont pas mes fôtes d'aurtaugrafe!

    RépondreSupprimer
  5. Ce n'est pas moi qui a choisi la sculpture; c'est la sculpture qui m'a choisi. En 1980 en voulant protéger mes enfants d'un éventuel choc contre l'angle d'un mur en brique; j'ai posé sur l'angle du mur un tronc d'arbre, avec une coupe d'angle pour l'apposer sur l' angle du mur. En regardant le tronc je voyais un visage. J'en ai parlé a mon ami Hanz, et il m'a aidé à réaliser ce qui n'existait pas sur le tronc (un visage). Et voilà! c'est mon départ pour l'aventure de la sculpture sur bois. Et depuis je ne peux plus me passer de la sculpture.

    RépondreSupprimer
  6. Ce que je constate dns tous ces écrits de sculpteurs, c'est leur extrême sensibilité.je pense en effet qu'il n'y a pas que le don mais aussi le besoin d'exprimer un ressenti. Mais le don est important aussi car la personne qui ne peut l'exprimer reste malheureuse...En somme ce doit-être ça être artiste! Amitiés.

    RépondreSupprimer
  7. en plus d'être une artiste confirmée, vous avez de l'humour, j'aime bien ça.
    Ce doit être merveilleux de pouvoir s'exprimer au travers de la sculpture ou de la peinture, voir se réaliser son œuvre sous ses doigts, et quelle joie immense on doit éprouver quand enfin, l'œuvre est terminée.

    RépondreSupprimer

Vous pouvez me laisser un petit commentaire, ça fait toujours plaisir.