Hier, je regardais l'émission littéraire de Daniel Picouly "Café Picouly" et l'un des invités était l'écrivain Philippe Djian (Bleu comme l'enfer, 37.2 le matin,...)qui parlait de l'écriture.
Il disait que plus il avançait en âge, plus il aimait se retrouver seul avec l'écriture.
Ses plus grands plaisirs, il les vivait quand après avoir déplacé une virgule 25 fois dans une phrase, à la fin de la journée il voyait enfin la phrase parfaite sous ses yeux et ça lui procurait un plaisir infini...
Il disait que cela était valable pour l'écriture car d'autres arts (cinéma, musique, théâtre,) ne procédaient pas de la sorte puisque partagés en direct avec le public. Il citait l'exemple de Stéphane Eicher pour qui il écrit les chansons et disait que c'était sur scène qu'il était vraiment heureux. Lui c'est devant sa page d'écriture dans la solitude des heures passées dans son bureau qu'il goûtait le plus grand plaisir car lorsque son livre sort en librairie c'est déjà du passé et il travaille à autre chose.
Je pense qu'en peinture et sculpture c'est vrai aussi.
Je ressentais vraiment ce qu'il expliquait car moi aussi je peux passer des heures à sculpter une main, un visage, à peindre des cheveux seule dans mon atelier.
C'est avec le plus intense des plaisirs que je vois enfin le visage sur lequel j'ai travaillé toute la journée me sourire...
C'est un plaisir inégalé que seuls les artistes solitaires peuvent comprendre.
Et lorsque l'exposition a lieu, c'est déjà du passé.
Comme en écriture.
Pareil.