« Il cotto » est lié à l'histoire d'Impruneta et vice-versa, la vie d'Impruneta est liée à l'économie de la terra cotta.
Nous sommes à l’ouest de Florence, aux portes du Chianti, le long de l'ancienne route de liaison avec Arezzo. Parmi ces collines, en partie couvertes de buissons (prunetis), se cachent les gisements de galestro, l'argile spéciale déjà connue des étrusques et des romains.
Le premier boom de la terra cotta remonte au XII siècle.
Sortant du Moyen âge, se développent les commerces. On cumulait des capitaux à Florence et dans la campagne voisine. Fleurit ainsi l'industrie des constructions, des palais forteresse, des sanctuaires, des objets votifs. Rien de mieux que l'argile d'Impruneta pour cela. Des gisements d'argile aux fours à terre cuite, d'un délicat rouge rosé, robuste et résistant.
L'église de Sainte Maria d'Impruneta remonte à l’an Mille. Le cardinal Umberto di Selva Candida la consacra en 1060 après de longues tribulations.
Les habitants de la région tentaient en effet depuis longtemps de construire un temple à la Madone.
Mais la légende veut que ce qui se faisait le jour s’écroulait la nuit. Il fallait donc un exorcisme : des pierres et des briques furent chargées sur un chariot et il fut décidé que l'église s’élèverait où les bœufs qui le traînaient se seraient arrêtés. Ainsi fut fait.
Mais cela ne suffit pas.
Toujours selon la légende, les fondations mirent à la lumière une image de la Madone qui selon les spécialistes était peinte par Saint Luc évangéliste et apportée en Italie par Saint Romulus en personne, évêque de Fiesole, pensant bien la cacher dans les broussailles (prunetis) pour la sauver des persécutions contre les chrétiens.
Grâce à l'église et à l'argile, Impruneta devint vite point de rencontre, de prière et d'échanges commerciaux.
Sacrée et profane, la terre cuite eut sa consécration. D’abord au début près des chantiers, les fours se multiplièrent partout. Partant des simples briques pour l'industrie du bâtiment (des briques, tuiles) on diversifia la production pour satisfaire diverses et croissantes exigences du marché : urnes et cruches pour la conservation des denrées alimentaires, vases de chaque type et de dimension pour orner les maisons et les jardins.
Plus tard même les grands maîtres de la renaissance l’emploieront (Donatello, della Robbia, Brunelleschi)
A suivre...
on en apprend toujours en lisant tes articles ; merci encore pour ce dernier.
RépondreSupprimerMercredi j'ai fait mes adieux au groupe de mon atelier de modelage ; un moment bien émouvant que je partage avec vous aujourd'hui