jeudi 8 juillet 2010

Le travail de l'argile

L’artisan de l’impruneta travaille l’argile - selon une ancienne tradition – à la main et avec créativité.


Une tradition artisanale qui s’est prolongée jusqu’à nos jours, se distinguant dans différentes méthodes :

Moulage ou « guscio »(coquille)

Un vase peut être par exemple modelé comme « une maquette ». Il existe des moules de plâtre, façonnés à leur tour à partir de formes anciennes, sur lesquels est étendue et modelée à la bonne épaisseur la terre. Il faut attendre environ une journée pour que le travail ainsi réalisé sèche bien, puis le moule est démonté et le travail de finition est fait à la main.



Manuelle (« colombino » ou « posteggiatura »)


La méthode de « travail en rond » est une ancienne technique de travail. Le moule est généralement en terre cuite et l’argile est ajoutée « par colombins » sur l’extérieur ; ici c’est l’homme qui tourne autour du moule et non le contraire comme cela se fait avec le tour. Lorsque la terre est compacte, le produit manufacturé est retourné et, une fois que le moule est enlevé, le pot est terminé en ajoutant dans un second temps les bords et la décoration.



Le travail de fond


Bien peu d’artisans sont aujourd’hui en mesure d’appliquer la technique la plus ancienne et la plus difficile, le ' travail de fond '.

Cela impressionne le spectateur d’assister à la création, à partir d’une boule d’argile, d’un objet de dimensions parfois importantes, tel qu’une jarre ou un pot. Il n’y a pas de moules, mais seulement des dessins avec les dimensions (hauteur, largeur) ; le produit manufacturé croît de 10 à 15cm. par jour et il faut quelques semaines avant de le terminer.




Séchage et cuisson


Sur l’aire et sous les arcades on peut voir les produits façonnés qui sont placés là pour sécher.

D’abord lentement pour éviter des fractures et des déformations (l’argile en séchant se rétracte, diminue de volume de 10 à 15%), puis ils sont placés dans de véritables séchoirs - en général des anciens fours désaffectés - alimentés par l’air chaud récupéré à partir du refroidissement de fours actifs.




Le moment venu les pots manufacturés sont entassés dans la chambre de cuisson, avec précaution l’un sur l’autre mais séparé par des supports en matières réfractaires… une ancienne technique particulière qui demande beaucoup d’habileté et d’expérience


L’ouverture est ensuite fermée en réalisant un mur sec sur la bouche du four.



Le four est alimenté en bois comme à l’époque romaine. Pas de thermomètre. L’artisan juge le degré de chaleur en se basant sur la couleur des pots chauffés à blanc.


Le cycle de cuisson dans des fours est composé de deux phases : 22/24 heures sont nécessaires pour amener graduellement la température à 930 degrés, ensuite on stabilise 10/12 heures à cette température pour redescendre lentement jusqu’au complet refroidissement.





Deux jours seulement après la cuisson il est possible d’enlever les produits façonnés du four puis les baigner abondamment dans l’eau pour éteindre la chaux à l’intérieur.


Les terres cuites sont plongées 30' dans l'eau pour éviter qu'elles deviennent friables et garantir une longue durée et une résistance élevée au gel et aux atmosphères marines.


Par ce procédé, elles sont dites "hors gel".


La couleur après cuisson est rose nuancée de blanc.

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