dimanche 23 mars 2008

Les eaux de mars



Un pas, une pierre, un chemin qui chemine


Un reste de racine, c'est un peu solitaire


C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil


C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert

Un arbre millénaire, un nœud dans le bois


C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air


C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond


Le mystère profond, la promesse de vie




C'est le souffle du vent au sommet des collines


C'est une vieille ruine, le vide, le néant


C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse


Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de MarsC'est le pied qui avance, à coup sûr à pas lent


C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance


C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine


Un reste de racine, c'est un peu solitaire




C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose



Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire



Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte



C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout


Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent


C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste


C'est du bois, c'est un jour le bout du quai


Un alcool trafiqué, le chemin le plus court

C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé

La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue

Un pas, un pont, un crapaud qui croasse

C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon

C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces

Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie

Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques

Un serpent qui attaque, une entaille au talon

Un pas, une pierre, un chemin qui chemine

Un reste de racine, c'est un peu solitaire

C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison

C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars

La promesse de vie, le mystère profond

Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond.

Georges Moustaki.



2 commentaires:

  1. Quand j'avais dix-huit ans, j'adorais cette chanson traduite d'une chanson brésilienne magnifique de Gilberto Gil mais Moustaki la chantait d'un tel air "absent-présent"... qu'elle devenait encore plus magique, même fascinante et miroitante avec ces jets syncopés de notes de guitare qui habillaient les images des Eaux de mars... Merci, chère Christiane, pour ce beau texte résurrecteur d'émotions et de senteurs... J'aimais d'ailleurs faire le joli coeur en la chantant... tout en regardant certaine Demoiselle dans les yeux...

    Bises et merci de tes si gentils commentaires (j'ai répondu à tout l'monde... fini !)

    RépondreSupprimer
  2. Je vois enfin tes photos grâce au haut-débit d'un cybercafé... elles sont lumineuses, merveilleuses ! Merci...

    RépondreSupprimer

Vous pouvez me laisser un petit commentaire, ça fait toujours plaisir.